Saturday, September 27, 2008

How to disappear completely? A mind lab (part one)


Here is a short reflexion on the "Mind lab" that I have presented in July 2006 in the DUOLUN museum of contemporary art in Shanghai. The idea is very simple: To convert the endemic desire for disappearance into a becoming-imperceptible. The operator of this conversion: Kid A, our little schizo friend.

I would describe the mind lab itself as a kind of therapeutic nihilism, in the sense that I "applied" the Kid A album as a kind of dispositive to create a spiritual claustrophobia. The idea was to create the conditions for a unilateralization of the pervasive existential malaise I could feel in Shanghai's youth at that time. I believe there is a lot to discuss about how to conceptualize the ambivalent power embedded in the desire for disappearance. Following Tiqqun, I use the concept of Bloom to describe the whatever singularities in the state of being absent to oneself and the world (see "Théorie du Bloom", La fabrique, 2004).

拆 -- chai -- to demolish

Pour le laboratoire, je portais un T-shirt sur lequel on lit un idéogramme qui, dans le contexte chinois actuel, est extrêmement chargé de signification : 拆 (chai). Chai signifie « démolir »; en Chine, ce caractère est omniprésent. On le peint sur les murs et édifices qui seront détruits pour faire place aux gratte-ciels et autres tours d’habitation hypermodernes qui redéfinissent radicalement le paysage urbain chinois. C’est sans surprise qu’il se retrouve au cœur d’œuvres chinoises contemporaines parmi les plus significatives : on n’a qu’à penser à l’œuvre de Huang Rui « Chai-na/China » (le titre est on ne peut plus explicite)[1]

Mais dans le cas du mind lab, qu’y a-t-il à détruire au juste? Pour faire court, on dira : tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, entrave l’accès direct au bloom et son inqualifiable puissance; tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, nous empêche d’entrer dans le vif de l’anonymat et nous retient dans les affres hyper-réflexifs du performatif et du "comme si". Dans le cadre du laboratoire, chai est le symbole d’une interruption radicale d’un certain rapport à soi; il est le signe du nihilisme thérapeutique qui commande l’exécution du laboratoire. C’est tout un travail de désobstruction qui en quelque sorte sous-tend la possibilité d’un passage-anonymat, du vouloir disparaître au devenir-imperceptible.

[1] Pour plus de détails, voir « Huang Rui : la voie de la soustraction », in Esse art+opinion, N.61, « Peur », septembre 2007.



No comments: